La prévention de l'usure professionnelle est une préoccupation de premier plan, particulièrement dans le BTP. La réglementation a donc mis en place un dispositif administratif destiné à la prévenir la pénibilité et à la compenser. Le secteur du BTP s'est particulièrement engagé pour la réduction de la pénibilité à travers la signature d'un accord de branche le 20 décembre 2011.
Géré par la Caisse nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAM-TS), le compte professionnel de prévention s'ouvre dès lors qu'un salarié, exposé à un ou plusieurs facteurs de pénibilité, dépasse les seuils d'exposition définis par la réglementation.
Le compte prévention concerne tous les salariés, quelle que soit la nature du contrat (CDI, CDD, apprentissage, contrat de professionnalisation, intérim...), dans la mesure où sa durée est supérieure à un mois.
Ce compte permet au salarié concerné de cumuler des points (dans la limite de 100). Par exemple, pour un salarié à temps plein sur une année civile :
Qu’est-ce que la pénibilité ?
La pénibilité au travail se caractérise par une exposition à un ou plusieurs facteur(s) de risque professionnel susceptible de laisser des traces durables, identifiables et irréversibles sur la santé.
Le salarié concerné peut utiliser les points cumulés pour :
Une fois le compte ouvert, il s'alimente tout au long de la vie professionnelle du salarié et les points cumulés restent acquis jusqu'à consommation totale ou départ à la retraite. Les points acquis avant la réforme au titre de ces six facteurs sont conservés.
Pour en savoir plus, consultez le site Compte professionnel prévention.
Il existe 6 risques professionnels identifiés comme source de pénibilité. Pour en savoir plus sur chaque risque, rendez-vous dans la rubrique Risques et Métiers.
Afin d'aider les entreprises à identifier les salariés concernés par un ou plusieurs facteur(s) de pénibilité, des seuils ont été proposés.
Le bâtiment est davantage concerné par le bruit. Les mesures de prévention mises en place dans l'entreprise pourraient lever les éventuelles expositions.
Concernant les températures extrêmes, il s'agit des températures liées à l'exercice de l'activité elle-même (travaux en chambre réfrigérée, à proximité d'un four, en chaufferie...). Les températures extérieures ne sont pas prises en considération.
L'évaluation de l'exposition aux facteurs de pénibilité peut s'effectuer de 2 manières.
Le référentiel métier de la Branche paysage a été homologué par les ministères du Travail et des Affaires sociales (arrêté du 2 mai 2017).
Remarque
Pour les intérimaires, c’est l’entreprise de travail temporaire qui est chargée de gérer le compte professionnel de prévention de ses travailleurs. Cependant, comme celle-ci ne connaît pas précisément les situations de travail et l’exposition des salariés qu’elle envoie en mission, c’est l’entreprise utilisatrice qui doit lui fournir les informations nécessaires, par le biais du contrat de mise à disposition.
Si votre évaluation a révélé des expositions à des facteurs de pénibilité, vous devez prévoir des actions de prévention. Ces actions alimenteront le plan annuel de prévention des risques du Document unique.
Le compte professionnel de prévention s’ouvre dès lors qu’un salarié est exposé à au moins un facteur de pénibilité au-delà des seuils fixés par la réglementation. La déclaration des salariés exposés s'effectue, en fin de chaque année civile, et au plus tard sur la paie du mois de décembre, via la DSN.
Si votre logiciel de paie ne dispose pas de cette fonctionnalité, vous pouvez procéder à votre déclaration (jusqu'à généralisation de la DSN) sur le site net-entreprise.fr. En cas d'erreur, le chef d'entreprise peut apporter des modifications à sa déclaration :
C'est la CNAM et le réseau des organismes de la branche AT/ MP qui sont chargés de gérer les comptes personnels et d'informer les travailleurs sur les points dont ils disposent ainsi que sur les conditions de leur utilisation. L’information s’effectue par courrier, adressé directement aux salariés concernés, sans intervention de l’employeur.
Si un salarié conteste la déclaration effectuée par l’employeur auprès de l’Assurance retraite, il est recommandé au chef d’entreprise de discuter avec le salarié pour comprendre les motifs de contestation (non prise en compte d’un facteur de risque, par exemple). À l’issue de cet échange, deux cas de figure peuvent se présenter.